The Not-So-Bright Side of Baten Kaitos
The Not-So-Bright Side of Baten Kaitos
Salut à tous ! Je me suis tenu éloigné du Forum cet été, du moins en tant que participant actif pour diverses raisons, notamment un ras-le-bol assez marqué des engueulades systématique avec certaines personnes un peu trop partisanes à mon goût. C’est aussi la raison pour laquelle dorénavant je me limiterais le plus possible à cette section du forum… Et pourquoi je lance un topic consacré à un jeu GC sur le forum « Autre Consoles » ! ^^ Si besoin est Darkdamien pourra toujours le déplacer. Remarquez, après tout les RPGistes du forum PN sont habitué à fréquenter cette section, donc ça ne change pas grand chose.
Passons maintenant au vif du sujet. Voilà un jeu que j’ai acheté il y a presque 6 mois, que j’ai commencé en Avril et que j’ai terminé lundi dernier. Pendant le temps où j’y jouait j’ai aussi eu l’occasion de commencer et terminer Star Ocean 3, Castlevania Lament of Innocence, Dragon Quest V et Shadow Hearts 2, et ce pour une raison importante : si je n’avais joué QUE à Baten Kaitos, j’aurais probablement fini par balancer le mini-DVD par la fenêtre. Il a fallu que j’aménage des pauses, que je n’y touche plus pendant parfois plusieurs semaines et que je repose mon esprit sur des jeux mieux conçu et, disons le d’emblée, meilleurs pour pouvoir calmer mes nerfs, et ce message est là pour expliquer pourquoi.
Baten Kaitos est sans doute le RPG le plus attendu sur GC, plus encore que Tales of Symphonia, ceci en grande partie parce qu’un buzz s’est formé autour de ce jeu, buzz basé sur plusieurs chose : d’abord ce que j’appelle « l’effet GC », une sale manie qui consiste à monter en épingle le moindre bon jeu sortant sur cette console et à le transformer, au risque de décevoir tout le monde, en « jeu ultime indispensable » ; ensuite, en France, le test de gameplay RPG sur 10 pages, intéressant mais passant sous silence de nombreuses choses ; enfin, le plantage des ventes au Japon qui, associé aux nombreuses preview et à la réputation de son éditeur (Monolith) a donné un côté « culte à priori » à ce titre. Pourtant je dois dire que de mon côté, plus je jouais, plus j’avançais dans le jeu et plus je trouvais que ce fameux plantage dans les charts, si souvent considéré comme scandaleux, était loin d’être totalement injustifié.
Que j’arrête un peu d’y aller avec des pincettes. J’ai abordé ce jeu sans à-priori, ni négatifs (après tout c’est une nouvelle licence) ni positifs (le meilleur moyen d’être déçu, chose que j’ai comprise il y a quelques années avec la débâcle de ma découverte du si surfait FFVI). Beaucoup de choses ont été dites sur Baten Kaitos, beaucoup de choses ont semble t-il été savamment omises aussi, tous les tests existant étant littéralement acquis à la cause du jeu avant même d’avoir été rédigé. Je vais donc essayer, dans ce long message, de donner un autre son de cloche…
Tiens, je sais où est passé le budget…
J’ai beau vouloir faire un test critique de Baten, il y a certaines qualités sur lesquelles je serais bien mal venu de dire du mal. On a souvent parlé des décors en 2D prérendus de Baten Kaitos, et là on a eu raison ; on a même été souvent en dessous de la réalité : ce n’est qu’une fois face à son écran de télé qu’on peut remarquez l’extraordinaire soin apporté à ces décors. Variés, travaillé jusqu’au moindre détails avec souvent de magnifiques effets (la vapeur du continent de Diadème), et même souvent originaux (le continent de Mira en particulier est une réussite, avec sa ville en gâteau ou son donjon « miroir-cassé »), on se doute que les développeurs ont dû y passer énormément de temps et faire travailler leur imagination pour que l’on se souvienne de leur jeu comme l’un des plus beaux jamais fait… Ce qui est d’ailleurs réussi, qui a dit que les graphismes n’étaient pas important dans un RPG (et dans un jeu en général…) ? Les décors intérieurs (maisons, palais) s’en sortent un peu moins bien pour la plupart (l’exception étant le continent de glace), non pas qu’il soit raté mais ils ont du mal à soutenir la comparaison avec les décors extérieurs.
Il y a quand même 2 réserves à apporter à ce tableau d’apparence idyllique. La première est que si la 2D de BK est irréprochable, on ne peut pas en dire autant de ce qui est en 3D : les personnages sont modélisés à la Playmobil, avec une apparence lisse et plastifiée, et leur animation hors combat est à la fois raide et exagérée (les roulements d’épaules de Kalas sont d’un ridicule...) ; en combat ce n’est pas beaucoup mieux, les ennemis sont aussi en playmobil et les arènes sont vides, c’est à peine du niveau de Shadow Hearts (1er du nom). 2ème réserve, les cinématiques : les développeurs ont choisi de n’en faire qu’un seule, une cinématique Trailer que l’on peut voir au lancement du 1er disque. Disons-le, c’est un mauvais choix ! Constitué de bouts de séquences sans lien, elle dépote visuellement mais n’a aucune espèce d’intérêt, on la regarde une fois pour voir, puis elle ne sert qu’à faire baver les potes… C’est d’autant plus dommage que le budget qui a servi à la faire aurait pu être utilisé pour la création de cinématiques In-Games qui aurait rendu bien plus justice à certains moments-clefs que les désastreuses séquences faites avec le moteur 3D du jeu qu’on est obligé de se taper. J’ai en mémoire 2 events, l’attaque d’un vaisseau et un autre impliquant les continents principaux de BK, qui sont aussi crédible et bien fait qu’un effet spécial de série Sentai (oui, c’est à ce point là). En Résumé, ce qui est en 3D n’est pas réussi, heureusement ce n’est pas ce qui se remarque le plus.
Otis présente…
Voilà une section qui va être courte. Ceux qui ont participé au débats sur les musique de RPG il y a quelque mois savent très bien ce que je pense de celles-ci. Baten Kaitos ne fait pas exception. Ah, si, j’ai retenu 2 morceaux, ce qui est déjà mieux que pour Star Ocean 3. Doit quand même rester environ 7 douzaines ½ des habituelles ritournelles composées à la va-vite et peinturlurées d’arrangements pseudo-symphonique "pour faire genre". Si seulement on ne demandait pas à 1 seul compositeur de faire un jeu entier ! 100 compos par jeux en moyenne, et 4 ou 5 BO à faire dans l’année, forcément le déchet est énorme, un compositeur est un humain, pas une machine…
Détail supplémentaire : la musique des combats est intolérable, mais ce n’est pas uniquement sa faute.
Scénario, personnages et mise en scène
Commençons tout de suite par la bonne nouvelle : Baten Kaitos ne déçoit pas sur 2 de ces 3 critères, les plus importants pour un RPG. Non pas que tout soit parfait, mais tout est suffisamment bien fait pour que l’on y revienne, ce qui a d’ailleurs marché avec moi ^^.
L’intro met tout de suite en valeur la meilleure idée du jeu : plutôt que de faire un héros muet, les développeurs ont décidé que le héros, se serait le joueur en personne. Vous serez accueilli par Kalas en personne, qui demandera à vous, esprit amnésique venant d’un autre monde, de lui prêter main forte dans sa quête qui consiste, dans un premier temps, à se venger d’un général de l’empire responsable de la mort de sa famille. Pour exploiter plus en avant cette particularité, plusieurs décision seront laisser à la discrétion du joueur. Le problème est que parfois les questions posées sont des questions « à la Zelda », c’est à dire qu’elle sera re-posée jusqu’à ce que le joueur réponde correctement… Dommage.
Le véritable scénario quant à lui est le suivant : le but premier sera d’empêcher l’empereur Geldoblame de mettre la main sur les End Magnus (Magnus est le nom donné aux cartes) qui servent à sceller un dieu maléfique connu sous le nom de Malpelshuro. Un côté assez réjouissant de cette histoire est que, comme dans FFV, les héros ont la fâcheuse tendance d’arriver systématiquement trop tard, ou à se faire avoir comme des bleus. Au bout d’un moment on en vient même à faire des suppositions sur la façon dont ils vont se faire avoir ! ^^.
Bien évidemment il n’y a pas que cela, et quelques surprises inattendues (ce n’est pas un pléonasme ^^) viendront assaisonner le tout. Je pense notamment à un Plot Twist ayant lieu vers la moitié du jeu, et que personnellement j’ai trouvé extrêmement réussi. Un autre Plot Twist important intervient aussi, malheureusement pendant le générique de fin… ! On les excusera en se disant que s’ils en avaient parlé avant, BK était bon pour se prendre un tampon « vilain copieur de FFX » droit sur la figure…
Le casting est lui aussi plutôt réussi. Kalas est un héros attachant, intéressant et très peu cliché. Contrairement à ce qui pu être dit (dans Gameplay) il n’est par contre pas spécialement amnésique, il est même plutôt rancunier ! L’héroïne, Sheila (transcrit Xhela on ne sait pourquoi) est elle aussi des plus intéressante : forte, déterminée (un peu comme Yuna), elle n’est pas un boulet pour l’équipe comme de trop nombreuses héroïnes. Ryudo (transcrit Lyude, je renonce à comprendre) est un membre de l’armée impériale qui rejoint le groupe suite aux exactions de son chef ; bien qu’un peu larmoyant, il est l’un des personnages les plus attachants, et sans doute le plus sage de l’équipe. Mizuchi est un enfant-magicien mystérieux, dont l’élocution est des plus étrange. Les 2 derniers personnages, Gibari (un pêcheur du continent de Diadème) et Savina (sorte de mercenaire au passé trouble), ne sont par contre pas vraiment à la hauteur, l’un et l’autre étant plus de mauvais remake de Wakka et Lulu (respectivement) que des personnages vraiment travaillé.
Quelques mot sur la Character Design, extrêmement décevant. On a l’impression que le designer s’est contenté de reprendre les idées d’un « certain » autre jeu (ça commence par « Final » et ça termine par « X »), et de les mettre à sa sauce, c’est à dire empiler les couches de vêtements en espérant que ça donnera quelque chose (c’est raté) et choisir des couleurs criardes pour achever (c’est le mot) le tout. En résumé, Kalas est un sous-Tidus version paysan, Gibari et Savina je l’ai déjà dit, quand à Sheila, c’est la pire. Avec sa tenue rose bonbon flash moulante et sa culotte bouffante, c’est un véritable tue-l’amour…
La mise en scène maintenant, le plus mauvais point de BK dans ce chapitre. Non pas que ce soit catastrophique, généralement c’est même plutôt bon. Mais il y a quelques défauts et une incohérence impardonnable ; les défaut c’est d’abord le choix concernant le cinématique, j’en ai déjà parlé, ainsi que le côté grand-guignol du générique de fin (on dirait un final de comédie musicale à la Andrew Lloyd-Webber).
L’incohérence, c’est une scène complètement ratée que je vais vous décrire. Des adversaires sensé être mort réapparaissent (c’est courant, ce n’est pas le problème) ; pendant l’event, ils fixent contre un mur une sorte de clochette qui empêche les héros de communiquer avec l’esprit (rappel : l’esprit c’est le joueur), puis le combat se lance… Avec le joueur aux commandes ! N’est on pas supposé ne pas pouvoir être entendu ? Ce combat aurait dû être une cinématique… Mais ce n’est pas le pire. On gagne ce combat (sinon c’est game-over), ce qui signifie qu’on a battu les adversaires. Malgré cela, lorsque l’event reprend, on constate que les héros, qui viennent de gagner, sont tous par terre épuisé, alors que ceux qu’on vient de battre sont en pleine forme, et commencent à tabasser Kalas, un comble ! Et après ce grand moment de n’importe quoi , on doit à nouveau affronter les mêmes adversaires, dans la même configuration, avec la même stratégie… Je ne sais pas qui a pondu un truc pareil, mais je ne le félicite pas…
Fight, Phase 1 ~ le système à froid
Nous y voilà. Le truc qui m’a provoqué mes pires crises de nerfs devant un jeu depuis 10 ans, le machin qui m’a obligé à faire des pauses prolongées sous peine de détruire les disques, l’erreur de la nature, la chose qui n’aurait jamais dû exister, l’ignoble, l’abominable, l’intolérable système de combat de Baten Kaitos. Ceux qui ont lu d’autres tests ont déjà un aperçu relativement précis de son fonctionnement, mais il est indispensable d’en reparler, pour que les nombreux, très très nombreux défauts honteusement passés sous silence apparaissent avec la clarté nécessaire.
BK est un Card-Battle, comme chacun le sait. A la place du menu habituel on a un deck de carte, appelées Magnus, qui sont extrêmement variée (en apparence) mais qui se résume en 4 catégories : les cartes d’attaques, de défense, de soin et celles qui ne servent à priori à rien (mais qui servent aux combos spéciaux). Pendant les combats (les ennemis sont visible sur la carte), il y a les tours d’attaque et les tours de défense, le but étant bien sûr d’utiliser des cartes d’attaque dans les premier et des cartes de défense dans les second ^^. Au début un deck est composé de 20 cartes, ce nombre pouvant monter à 60 en fin de jeux en trouvant les objets nécessaire au « class-up » des personnages ; de même, le nombre de carte maximum utilisable par tour dépend de la classe du perso : 2 en classe 1, 9 en classe 6. Les cartes d’attaques (et de défense) sont affilié à 7 éléments : Eau <> Feu / Chrono <> Air / Lumière <> Obscurité et Neutre (c’est un élément à part ^^). Il ne faut pas utiliser dans le même tour des cartes d’élément opposé, sous peine de voir leur efficacité réduite drastiquement. Pendant les tours de défense, le but est de choisir sa carte de défense en fonction de l’élément utilisé par l’adversaire, ceci en regardant les statistiques à la fin de chaque tour
Le secret pour augmenter les dégâts causés aux adversaires est de faire des combos. Ceux-ci se font en utilisant les chiffres présent sur les cartes d’attaque ; au début il n’y en a qu’un par carte, mais il peut y en avoir jusqu’à 4 à la fin du jeu (une par angle, et l’on choisi avec le stick C). Pour faire des combos, il faut faire des suites (1-2-3 8-7-6…) ou des « apparentés » (4-4 et 5-5 par exemple, ce qui fait 2 paires). Plus les suites sont longues, et plus le bonus accordé est important. Ainsi si l’on réussi la grande suite (1-2-3-4-5-6-7-8-9 et vice-versa), le bonus est de 300%. Attention, pour qu’un combo soit validé il ne faut pas de chiffre étranger : si vous avez 2 paires (4-4 5-5) mais que vous avez laissé traîner un 6 par exemple, les 2 autres paires ne seront pas validées. Autre combo possible, lorsque des cartes d’attaques sont utilisées dans un certain ordre, un méga Finish apparaît dans vos carte sélectionnable. Enfin, certaines carte inutiles en apparence peuvent, si elle sont combinées avec d’autres, faire apparaître des attaques spéciales ou des soins spéciaux.
Tout ceci a déjà été dit dans d’autre test, et il faut bien l’avouer, tout est vrai…
…En théorie.
Fight, Phase 2 ~ A l’épreuve des faits
En pratique, les choses sont bien différentes. Il y a un autre élément fondamental du système de combat de Baten Kaitos que j’ai volontairement passé sous silence jusqu’à maintenant : si les cartes faisant partie du deck sont entièrement laissé au choix du joueur par l’intermédiaire du menu « field », il n’en est pas de même pour l’ordre d’apparition des cartes en combat. Ça c’est le fruit du hasard, et j’en profite pour introduire un nouveau concept : le Hasard BK. Ce concept est très simple : si un équipement vous protège à 60% contre les attaque « pétrification », vous pouvez être certains que votre adversaire a 90% de chance de tomber pile-poil sur les 40% restant. Le Hasard BK, c’est ce qui fait que vous êtes sûr que l’ordinateur sortira systématiquement ce qui désavantagera le plus le joueur.
Et c’est toujours comme ça.
Alors maintenant pour comprendre pourquoi le système de combat de Baten Kaitos est une abomination, il suffit de reprendre le paragraphe précédent avec cette nouvelle donnée en tête. Ainsi le péché-mignon du jeu est de vous sortir des cartes d’attaques pendant vos tour de défense, et inversement. Le « inversement » est encore plus vicieux puisque, alors que certaines carte-armes peuvent aussi servir en défense, aucune carte défense ne peut servir en attaque, vous obligeant à passer votre tour. Le plus « drôle » dans tout cela est que dans ce genre de situation (extrêmement courante) l’ordinateur prendra un malin plaisir à ne jamais attaquer le personnage ne possédant que des cartes de défense, et que vous ne pouvez pas éliminer les cartes gênantes ; Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas pouvoir utiliser un de mes personnages durant la totalité d’un combat avec cette connerie.
De même, les incompatibilités élémentales, autant dire que vous devrez passer outre, ne pas lancer toute les cartes dans la bataille est une perte de temps, et il est impossible de ne pas inclure au deck des cartes de tous types, ou de faire des deck spécialisés : trop peu de carte sont disponible pour cela, sauf si l’on décide de faire des heures de combats dans l’espoir d’obtenir quelques cartes de plus, sachant qu’il faudra recommencer à chaque monde. Heureusement, les pénalités élémentales ne sont pas si importantes.
Les combos utilisant les chiffres, même chose, effet Hasard BK dans toute son horreur : l’ordinateur ne donne jamais la carte nécessaire à l’achèvement d’une suite par exemple, vous obligeant soit à la laisser telle quelle (et donc d’interrompre votre tour), soit à ajouter une carte et vous passer du bonus. Je ne compte plus le nombre de fois où le jeu ne m’a fort opportunément
pas donné de carte portant le chiffre 5 alors que j’essayais de faire une suite. Seule solution pour limiter les dégâts : si on a fait une suite 1234, essayer d’en faire une autre, ce qui fera un combo 4 paires (1-1 2-2 3-3 4-4). Cool, n’est-il pas ? :- ? Le jeu a aussi tendance à vous pourrir vos combos en interrompant votre tour, soit par temps limité (voir plus bas), soit tout simplement en rejetant une carte !!! C’est rare, mais ça arrive…
Je ne parle même pas des combos requérrant des cartes dites « inutiles ». Déjà les éléments nécessaire pour les utiliser sont plus qu’obscur (souvent il faut reconstituer des recettes de cuisine), mais surtout garder de côté une carte dans l’attente d’une autre pouvant se combiner avec tient du masochisme pur et simple, voire du suicide.
Les cartes de défense à choisir en fonction de celle de l’adversaire, c’est inapplicable dans les fait : cela impose que vous étudiiez l’ordre dans lequel les ennemis lance leurs cartes (par l’intermédiaire du tableau de résultat), ce qui déjà est d’une lourdeur sans égal, mais en plus il faut qu’en défense vous ayez les cartes nécessaires. Et là je dis : Hasard BK !!!
En résumé si une fois dans le jeu vous réussissez à faire un combo parfait, c'est à dire une suite de 9 cartes sans incompatibilité élémentale et sans que le jeu vous le pourrissent d'une façon ou d'une autre, je vous recommande de sauter sur votre téléphone et d’appeler votre petit(e) ami(e), parce que oui, vulgairement ça s’appelle une chance de cocu.
Mais attendez, ce n’est pas tout. Une chose à savoir est que le choix des cartes est en temps limité. Au début vous avez 30 secondes, mais à la fin, pas plus de 3… ! Parfois cela ne laisse même pas le temps de seulement déplacer le curseur vers la carte désirée. Il m’est arriver plusieurs fois de gueuler sur ma console « p*tain j’avais pas FINI !! » (je sais, ça ne sert à rien mais ça soulage ^^). Mais le pire c’est que malgré ça les combats sont d’une lenteur intolérable, parce que les animations sont très, très lentes. Et puis j’oubliais de dire que même si vous n’avez que 3 secondes, le jeu vous oblige à attendre pour sélectionner vos cartes ! Je m’explique : tour d’attaque, vous sélectionnez vos 2 premières cartes, puis allez sur la troisième… a ce moment là, vous êtes obligé d’attendre qu’un petit sablier Windows disparaisse pour être autorisé à la valider… Pourquoi ? Tout simplement pour attendre que l’animation du coup de la carte précédente se termine !! Je résume : Vous êtes obligé de choisir très vite vos carte mais uniquement quand l’ordi vous y autorise, et vous devrez vous taper des animations à rallonge. Deux défauts antithétique réuni, fallait le faire... Résultat des courses : entre les tours perdu, les cartes inefficace et les animations trop longues, un simple combat contre 2 ennemis dure minimum 3 minutes ; contre 3 ennemis, minimum 5 minutes (mais j’ai plusieurs fois dépassé les 10 minutes). C’est trop, beaucoup trop.
Fight, Phase 3 ~ Au delà du réel, le cauchemar continue
Et oui, je n’ai pas encore tout dit. Si un combat contre 1 ennemi est un gageure, contre 2 ennemis une torture, et contre 3 ennemis un supplice, les mots me manquent pour qualifier les boss-fights. Mais pour avoir une idée, c’est simple, vous prenez tous les défauts des combats normaux (cf paragraphe précédent), et vous ajoutez ceci :
On peut les séparer les boss en trois catégories : vous avez soit le boss insensible à tous les éléments, qui est tellement long à battre que c’en dépasse la durée standard d’un CD ; soit le boss ultra casse-pied qui peut attaquer 2 fois par tour (vous ne le pouvez pas), faire des combo de 12 cartes (vous ne le pouvez pas non plus), absorber l’énergie qu’il vous prend (vous ne le pouvez toujours pas) et en plus de ça se protéger de 50% de vos attaques ; soit enfin le boss qui arrive en groupe et qui peut utiliser des cartes de soutien ET d’attaque dans le MEME tour (vous ne le pouvez décidément pas).
Ce qu’il faut retenir ici c’est ce qui est écrit entre parenthèse. D’habitude dans un RPG , les boss sont forts mais n’ont jamais accès à des techniques interdites au joueurs. Parfois ils les ont plus tôt, mais c’est tout. Dans Baten, on a juste le droit de constater que les règles ne sont pas les mêmes pour tous, ce qui est proprement écoeurant. Y'a des baffes qui se perdent chez les deguggers !
Fight, Phase 4 ~ N’en jetez plus !
Pour en finir avec les combats, je n’ai pas encore parlé de ces fameuses carte qui évoluent avec le temps. Exemple : vous trouvez une carte « banane verte », celle ci va mûrir (et peut vous soigner) puis pourrir (et là mieux vaut ne pas l’utiliser sur vous). Voilà un magnifique exemple de fausse bonne idée. C’est vrai, dans le principe c’est génial, du jamais vu. En pratique il n’y a aucun moyen de savoir quand une carte va évoluer, et comme la plupart des cartes de soin font partie de cette catégorie, je vous laisse deviner : Hasard BK ! C’est incroyable cette tendance qu’ont les cartes de soin à systématiquement pourrir juste avant un boss… Dingue, hein ?
Vous aurez compris après ces 4 paragraphes que les combats de Baten Kaitos sont loin d’être ce qui s’est fait de mieux. Mais j’ai encore une dernière chose à ajouter, sous forme de démenti.
Peut-être certains auront-ils lu quelque chose du genre « dans Baten Kaitos, le joueur est enfin actif et ne subit pas les combats comme dans les autres RPG au tour-par-tour ». C’est faux. Bien au contraire on subit les combats plus que l’on ne l’a jamais fait, et ce pour une raison simple : ces saletés de carte tirées au hasard. On ne peut attaquer quand on veut, se défendre quand on veut, se soigner quand on veut, même fuir quand on veut… L'impossibilité de balancer te temps en temps quelques bonne grosses techniques ultime pour raccourcir les combats à l'approche d'une auberge manque aussi cruellement. En fait, la seule latitude que Baten laisse au joueur est de faire avec ce qu’on lui donne et de limiter les dégâts, rien de plus. Et c'est insupportable.
The Bottom Line
Je vais le faire façon Game Fan, une première note de satisfaction personnelle, et une deuxième sur la qualité du jeu, le plus "objectivement" possible.
Personal Enjoyment : 3.5 /10
Note très dure, je l’admet sans problème mais pourquoi cette note : est-ce que Baten Kaitos m’a plût ? Oui, sans aucun doute, et même si j’en ai surtout fait un point d’honneur (y’a des fois, comme ça ^^) je l’ai fini, parce que l’histoire, les personnages, l’ambiance me plaisaient. Mais est-ce que j’ai aimé jouer à Baten Kaitos ? Non. Jamais un RPG ne m’avait énervé à ce point, il ne s’est pas passé une partie sans que je jette ma commande et que je laisse tout en plan pour faire un tour, boire un verre d’eau et faire en sorte de ma calmer. J’ai écrit 4 sections pour expliquer tout le mal que je pense de ce système de combat, et je pense être encore trop gentil. Il n’y a pas de mot pour expliquer à quel point il est frustrant. Et le pire, c’est qu’il n’est même pas dur ! A part 3 boss, le jeu est même facile. Ce qui est énervant, ce n’est pas qu’il soit difficile, mais le fait qu’il soit mal foutu. Fondamentalement mal foutu.
Overall : 7.0 /10
Que je sois clair : Baten Kaitos m’a énervé ; Mais Baten Kaitos n’est pas mauvais. Son scénario est très bon, sa réalisation en grande partie digne d’éloge, sa bande son est un must pour les fans du genre et il y a beaucoup de bonnes idées. Avec un meilleur budget, le recrutement d’un metteur en scène et une refonte drastique du système de combat (et par drastique j’entends faire la même chose que les développeurs de Shadow Hearts 2 : garder l’idée de base et tout revoir), il se pourrait bien qu’un hypothétique suite (sur DS je crois) soit à la hauteur de la réputation un peu rapidement donné à ce premier épisode. Il n’en reste pas moins que Baten Kaitos n’est pas le méga RPG que certains pensent. C’est un bon représentant du genre, indispensable aux RPGiste possesseurs de GC, et à fortiori à ceux qui ne possèdent que une GC. Mais il ne faut pas se leurrer : il serait sorti sur PS2, il ne dépasserai pas le milieu du tableau.
Passons maintenant au vif du sujet. Voilà un jeu que j’ai acheté il y a presque 6 mois, que j’ai commencé en Avril et que j’ai terminé lundi dernier. Pendant le temps où j’y jouait j’ai aussi eu l’occasion de commencer et terminer Star Ocean 3, Castlevania Lament of Innocence, Dragon Quest V et Shadow Hearts 2, et ce pour une raison importante : si je n’avais joué QUE à Baten Kaitos, j’aurais probablement fini par balancer le mini-DVD par la fenêtre. Il a fallu que j’aménage des pauses, que je n’y touche plus pendant parfois plusieurs semaines et que je repose mon esprit sur des jeux mieux conçu et, disons le d’emblée, meilleurs pour pouvoir calmer mes nerfs, et ce message est là pour expliquer pourquoi.
Baten Kaitos est sans doute le RPG le plus attendu sur GC, plus encore que Tales of Symphonia, ceci en grande partie parce qu’un buzz s’est formé autour de ce jeu, buzz basé sur plusieurs chose : d’abord ce que j’appelle « l’effet GC », une sale manie qui consiste à monter en épingle le moindre bon jeu sortant sur cette console et à le transformer, au risque de décevoir tout le monde, en « jeu ultime indispensable » ; ensuite, en France, le test de gameplay RPG sur 10 pages, intéressant mais passant sous silence de nombreuses choses ; enfin, le plantage des ventes au Japon qui, associé aux nombreuses preview et à la réputation de son éditeur (Monolith) a donné un côté « culte à priori » à ce titre. Pourtant je dois dire que de mon côté, plus je jouais, plus j’avançais dans le jeu et plus je trouvais que ce fameux plantage dans les charts, si souvent considéré comme scandaleux, était loin d’être totalement injustifié.
Que j’arrête un peu d’y aller avec des pincettes. J’ai abordé ce jeu sans à-priori, ni négatifs (après tout c’est une nouvelle licence) ni positifs (le meilleur moyen d’être déçu, chose que j’ai comprise il y a quelques années avec la débâcle de ma découverte du si surfait FFVI). Beaucoup de choses ont été dites sur Baten Kaitos, beaucoup de choses ont semble t-il été savamment omises aussi, tous les tests existant étant littéralement acquis à la cause du jeu avant même d’avoir été rédigé. Je vais donc essayer, dans ce long message, de donner un autre son de cloche…
Tiens, je sais où est passé le budget…
J’ai beau vouloir faire un test critique de Baten, il y a certaines qualités sur lesquelles je serais bien mal venu de dire du mal. On a souvent parlé des décors en 2D prérendus de Baten Kaitos, et là on a eu raison ; on a même été souvent en dessous de la réalité : ce n’est qu’une fois face à son écran de télé qu’on peut remarquez l’extraordinaire soin apporté à ces décors. Variés, travaillé jusqu’au moindre détails avec souvent de magnifiques effets (la vapeur du continent de Diadème), et même souvent originaux (le continent de Mira en particulier est une réussite, avec sa ville en gâteau ou son donjon « miroir-cassé »), on se doute que les développeurs ont dû y passer énormément de temps et faire travailler leur imagination pour que l’on se souvienne de leur jeu comme l’un des plus beaux jamais fait… Ce qui est d’ailleurs réussi, qui a dit que les graphismes n’étaient pas important dans un RPG (et dans un jeu en général…) ? Les décors intérieurs (maisons, palais) s’en sortent un peu moins bien pour la plupart (l’exception étant le continent de glace), non pas qu’il soit raté mais ils ont du mal à soutenir la comparaison avec les décors extérieurs.
Il y a quand même 2 réserves à apporter à ce tableau d’apparence idyllique. La première est que si la 2D de BK est irréprochable, on ne peut pas en dire autant de ce qui est en 3D : les personnages sont modélisés à la Playmobil, avec une apparence lisse et plastifiée, et leur animation hors combat est à la fois raide et exagérée (les roulements d’épaules de Kalas sont d’un ridicule...) ; en combat ce n’est pas beaucoup mieux, les ennemis sont aussi en playmobil et les arènes sont vides, c’est à peine du niveau de Shadow Hearts (1er du nom). 2ème réserve, les cinématiques : les développeurs ont choisi de n’en faire qu’un seule, une cinématique Trailer que l’on peut voir au lancement du 1er disque. Disons-le, c’est un mauvais choix ! Constitué de bouts de séquences sans lien, elle dépote visuellement mais n’a aucune espèce d’intérêt, on la regarde une fois pour voir, puis elle ne sert qu’à faire baver les potes… C’est d’autant plus dommage que le budget qui a servi à la faire aurait pu être utilisé pour la création de cinématiques In-Games qui aurait rendu bien plus justice à certains moments-clefs que les désastreuses séquences faites avec le moteur 3D du jeu qu’on est obligé de se taper. J’ai en mémoire 2 events, l’attaque d’un vaisseau et un autre impliquant les continents principaux de BK, qui sont aussi crédible et bien fait qu’un effet spécial de série Sentai (oui, c’est à ce point là). En Résumé, ce qui est en 3D n’est pas réussi, heureusement ce n’est pas ce qui se remarque le plus.
Otis présente…
Voilà une section qui va être courte. Ceux qui ont participé au débats sur les musique de RPG il y a quelque mois savent très bien ce que je pense de celles-ci. Baten Kaitos ne fait pas exception. Ah, si, j’ai retenu 2 morceaux, ce qui est déjà mieux que pour Star Ocean 3. Doit quand même rester environ 7 douzaines ½ des habituelles ritournelles composées à la va-vite et peinturlurées d’arrangements pseudo-symphonique "pour faire genre". Si seulement on ne demandait pas à 1 seul compositeur de faire un jeu entier ! 100 compos par jeux en moyenne, et 4 ou 5 BO à faire dans l’année, forcément le déchet est énorme, un compositeur est un humain, pas une machine…
Détail supplémentaire : la musique des combats est intolérable, mais ce n’est pas uniquement sa faute.

Scénario, personnages et mise en scène
Commençons tout de suite par la bonne nouvelle : Baten Kaitos ne déçoit pas sur 2 de ces 3 critères, les plus importants pour un RPG. Non pas que tout soit parfait, mais tout est suffisamment bien fait pour que l’on y revienne, ce qui a d’ailleurs marché avec moi ^^.
L’intro met tout de suite en valeur la meilleure idée du jeu : plutôt que de faire un héros muet, les développeurs ont décidé que le héros, se serait le joueur en personne. Vous serez accueilli par Kalas en personne, qui demandera à vous, esprit amnésique venant d’un autre monde, de lui prêter main forte dans sa quête qui consiste, dans un premier temps, à se venger d’un général de l’empire responsable de la mort de sa famille. Pour exploiter plus en avant cette particularité, plusieurs décision seront laisser à la discrétion du joueur. Le problème est que parfois les questions posées sont des questions « à la Zelda », c’est à dire qu’elle sera re-posée jusqu’à ce que le joueur réponde correctement… Dommage.
Le véritable scénario quant à lui est le suivant : le but premier sera d’empêcher l’empereur Geldoblame de mettre la main sur les End Magnus (Magnus est le nom donné aux cartes) qui servent à sceller un dieu maléfique connu sous le nom de Malpelshuro. Un côté assez réjouissant de cette histoire est que, comme dans FFV, les héros ont la fâcheuse tendance d’arriver systématiquement trop tard, ou à se faire avoir comme des bleus. Au bout d’un moment on en vient même à faire des suppositions sur la façon dont ils vont se faire avoir ! ^^.
Bien évidemment il n’y a pas que cela, et quelques surprises inattendues (ce n’est pas un pléonasme ^^) viendront assaisonner le tout. Je pense notamment à un Plot Twist ayant lieu vers la moitié du jeu, et que personnellement j’ai trouvé extrêmement réussi. Un autre Plot Twist important intervient aussi, malheureusement pendant le générique de fin… ! On les excusera en se disant que s’ils en avaient parlé avant, BK était bon pour se prendre un tampon « vilain copieur de FFX » droit sur la figure…
Le casting est lui aussi plutôt réussi. Kalas est un héros attachant, intéressant et très peu cliché. Contrairement à ce qui pu être dit (dans Gameplay) il n’est par contre pas spécialement amnésique, il est même plutôt rancunier ! L’héroïne, Sheila (transcrit Xhela on ne sait pourquoi) est elle aussi des plus intéressante : forte, déterminée (un peu comme Yuna), elle n’est pas un boulet pour l’équipe comme de trop nombreuses héroïnes. Ryudo (transcrit Lyude, je renonce à comprendre) est un membre de l’armée impériale qui rejoint le groupe suite aux exactions de son chef ; bien qu’un peu larmoyant, il est l’un des personnages les plus attachants, et sans doute le plus sage de l’équipe. Mizuchi est un enfant-magicien mystérieux, dont l’élocution est des plus étrange. Les 2 derniers personnages, Gibari (un pêcheur du continent de Diadème) et Savina (sorte de mercenaire au passé trouble), ne sont par contre pas vraiment à la hauteur, l’un et l’autre étant plus de mauvais remake de Wakka et Lulu (respectivement) que des personnages vraiment travaillé.
Quelques mot sur la Character Design, extrêmement décevant. On a l’impression que le designer s’est contenté de reprendre les idées d’un « certain » autre jeu (ça commence par « Final » et ça termine par « X »), et de les mettre à sa sauce, c’est à dire empiler les couches de vêtements en espérant que ça donnera quelque chose (c’est raté) et choisir des couleurs criardes pour achever (c’est le mot) le tout. En résumé, Kalas est un sous-Tidus version paysan, Gibari et Savina je l’ai déjà dit, quand à Sheila, c’est la pire. Avec sa tenue rose bonbon flash moulante et sa culotte bouffante, c’est un véritable tue-l’amour…
La mise en scène maintenant, le plus mauvais point de BK dans ce chapitre. Non pas que ce soit catastrophique, généralement c’est même plutôt bon. Mais il y a quelques défauts et une incohérence impardonnable ; les défaut c’est d’abord le choix concernant le cinématique, j’en ai déjà parlé, ainsi que le côté grand-guignol du générique de fin (on dirait un final de comédie musicale à la Andrew Lloyd-Webber).
L’incohérence, c’est une scène complètement ratée que je vais vous décrire. Des adversaires sensé être mort réapparaissent (c’est courant, ce n’est pas le problème) ; pendant l’event, ils fixent contre un mur une sorte de clochette qui empêche les héros de communiquer avec l’esprit (rappel : l’esprit c’est le joueur), puis le combat se lance… Avec le joueur aux commandes ! N’est on pas supposé ne pas pouvoir être entendu ? Ce combat aurait dû être une cinématique… Mais ce n’est pas le pire. On gagne ce combat (sinon c’est game-over), ce qui signifie qu’on a battu les adversaires. Malgré cela, lorsque l’event reprend, on constate que les héros, qui viennent de gagner, sont tous par terre épuisé, alors que ceux qu’on vient de battre sont en pleine forme, et commencent à tabasser Kalas, un comble ! Et après ce grand moment de n’importe quoi , on doit à nouveau affronter les mêmes adversaires, dans la même configuration, avec la même stratégie… Je ne sais pas qui a pondu un truc pareil, mais je ne le félicite pas…
Fight, Phase 1 ~ le système à froid
Nous y voilà. Le truc qui m’a provoqué mes pires crises de nerfs devant un jeu depuis 10 ans, le machin qui m’a obligé à faire des pauses prolongées sous peine de détruire les disques, l’erreur de la nature, la chose qui n’aurait jamais dû exister, l’ignoble, l’abominable, l’intolérable système de combat de Baten Kaitos. Ceux qui ont lu d’autres tests ont déjà un aperçu relativement précis de son fonctionnement, mais il est indispensable d’en reparler, pour que les nombreux, très très nombreux défauts honteusement passés sous silence apparaissent avec la clarté nécessaire.
BK est un Card-Battle, comme chacun le sait. A la place du menu habituel on a un deck de carte, appelées Magnus, qui sont extrêmement variée (en apparence) mais qui se résume en 4 catégories : les cartes d’attaques, de défense, de soin et celles qui ne servent à priori à rien (mais qui servent aux combos spéciaux). Pendant les combats (les ennemis sont visible sur la carte), il y a les tours d’attaque et les tours de défense, le but étant bien sûr d’utiliser des cartes d’attaque dans les premier et des cartes de défense dans les second ^^. Au début un deck est composé de 20 cartes, ce nombre pouvant monter à 60 en fin de jeux en trouvant les objets nécessaire au « class-up » des personnages ; de même, le nombre de carte maximum utilisable par tour dépend de la classe du perso : 2 en classe 1, 9 en classe 6. Les cartes d’attaques (et de défense) sont affilié à 7 éléments : Eau <> Feu / Chrono <> Air / Lumière <> Obscurité et Neutre (c’est un élément à part ^^). Il ne faut pas utiliser dans le même tour des cartes d’élément opposé, sous peine de voir leur efficacité réduite drastiquement. Pendant les tours de défense, le but est de choisir sa carte de défense en fonction de l’élément utilisé par l’adversaire, ceci en regardant les statistiques à la fin de chaque tour
Le secret pour augmenter les dégâts causés aux adversaires est de faire des combos. Ceux-ci se font en utilisant les chiffres présent sur les cartes d’attaque ; au début il n’y en a qu’un par carte, mais il peut y en avoir jusqu’à 4 à la fin du jeu (une par angle, et l’on choisi avec le stick C). Pour faire des combos, il faut faire des suites (1-2-3 8-7-6…) ou des « apparentés » (4-4 et 5-5 par exemple, ce qui fait 2 paires). Plus les suites sont longues, et plus le bonus accordé est important. Ainsi si l’on réussi la grande suite (1-2-3-4-5-6-7-8-9 et vice-versa), le bonus est de 300%. Attention, pour qu’un combo soit validé il ne faut pas de chiffre étranger : si vous avez 2 paires (4-4 5-5) mais que vous avez laissé traîner un 6 par exemple, les 2 autres paires ne seront pas validées. Autre combo possible, lorsque des cartes d’attaques sont utilisées dans un certain ordre, un méga Finish apparaît dans vos carte sélectionnable. Enfin, certaines carte inutiles en apparence peuvent, si elle sont combinées avec d’autres, faire apparaître des attaques spéciales ou des soins spéciaux.
Tout ceci a déjà été dit dans d’autre test, et il faut bien l’avouer, tout est vrai…
…En théorie.
Fight, Phase 2 ~ A l’épreuve des faits
En pratique, les choses sont bien différentes. Il y a un autre élément fondamental du système de combat de Baten Kaitos que j’ai volontairement passé sous silence jusqu’à maintenant : si les cartes faisant partie du deck sont entièrement laissé au choix du joueur par l’intermédiaire du menu « field », il n’en est pas de même pour l’ordre d’apparition des cartes en combat. Ça c’est le fruit du hasard, et j’en profite pour introduire un nouveau concept : le Hasard BK. Ce concept est très simple : si un équipement vous protège à 60% contre les attaque « pétrification », vous pouvez être certains que votre adversaire a 90% de chance de tomber pile-poil sur les 40% restant. Le Hasard BK, c’est ce qui fait que vous êtes sûr que l’ordinateur sortira systématiquement ce qui désavantagera le plus le joueur.
Et c’est toujours comme ça.
Alors maintenant pour comprendre pourquoi le système de combat de Baten Kaitos est une abomination, il suffit de reprendre le paragraphe précédent avec cette nouvelle donnée en tête. Ainsi le péché-mignon du jeu est de vous sortir des cartes d’attaques pendant vos tour de défense, et inversement. Le « inversement » est encore plus vicieux puisque, alors que certaines carte-armes peuvent aussi servir en défense, aucune carte défense ne peut servir en attaque, vous obligeant à passer votre tour. Le plus « drôle » dans tout cela est que dans ce genre de situation (extrêmement courante) l’ordinateur prendra un malin plaisir à ne jamais attaquer le personnage ne possédant que des cartes de défense, et que vous ne pouvez pas éliminer les cartes gênantes ; Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas pouvoir utiliser un de mes personnages durant la totalité d’un combat avec cette connerie.
De même, les incompatibilités élémentales, autant dire que vous devrez passer outre, ne pas lancer toute les cartes dans la bataille est une perte de temps, et il est impossible de ne pas inclure au deck des cartes de tous types, ou de faire des deck spécialisés : trop peu de carte sont disponible pour cela, sauf si l’on décide de faire des heures de combats dans l’espoir d’obtenir quelques cartes de plus, sachant qu’il faudra recommencer à chaque monde. Heureusement, les pénalités élémentales ne sont pas si importantes.
Les combos utilisant les chiffres, même chose, effet Hasard BK dans toute son horreur : l’ordinateur ne donne jamais la carte nécessaire à l’achèvement d’une suite par exemple, vous obligeant soit à la laisser telle quelle (et donc d’interrompre votre tour), soit à ajouter une carte et vous passer du bonus. Je ne compte plus le nombre de fois où le jeu ne m’a fort opportunément

Je ne parle même pas des combos requérrant des cartes dites « inutiles ». Déjà les éléments nécessaire pour les utiliser sont plus qu’obscur (souvent il faut reconstituer des recettes de cuisine), mais surtout garder de côté une carte dans l’attente d’une autre pouvant se combiner avec tient du masochisme pur et simple, voire du suicide.
Les cartes de défense à choisir en fonction de celle de l’adversaire, c’est inapplicable dans les fait : cela impose que vous étudiiez l’ordre dans lequel les ennemis lance leurs cartes (par l’intermédiaire du tableau de résultat), ce qui déjà est d’une lourdeur sans égal, mais en plus il faut qu’en défense vous ayez les cartes nécessaires. Et là je dis : Hasard BK !!!
En résumé si une fois dans le jeu vous réussissez à faire un combo parfait, c'est à dire une suite de 9 cartes sans incompatibilité élémentale et sans que le jeu vous le pourrissent d'une façon ou d'une autre, je vous recommande de sauter sur votre téléphone et d’appeler votre petit(e) ami(e), parce que oui, vulgairement ça s’appelle une chance de cocu.
Mais attendez, ce n’est pas tout. Une chose à savoir est que le choix des cartes est en temps limité. Au début vous avez 30 secondes, mais à la fin, pas plus de 3… ! Parfois cela ne laisse même pas le temps de seulement déplacer le curseur vers la carte désirée. Il m’est arriver plusieurs fois de gueuler sur ma console « p*tain j’avais pas FINI !! » (je sais, ça ne sert à rien mais ça soulage ^^). Mais le pire c’est que malgré ça les combats sont d’une lenteur intolérable, parce que les animations sont très, très lentes. Et puis j’oubliais de dire que même si vous n’avez que 3 secondes, le jeu vous oblige à attendre pour sélectionner vos cartes ! Je m’explique : tour d’attaque, vous sélectionnez vos 2 premières cartes, puis allez sur la troisième… a ce moment là, vous êtes obligé d’attendre qu’un petit sablier Windows disparaisse pour être autorisé à la valider… Pourquoi ? Tout simplement pour attendre que l’animation du coup de la carte précédente se termine !! Je résume : Vous êtes obligé de choisir très vite vos carte mais uniquement quand l’ordi vous y autorise, et vous devrez vous taper des animations à rallonge. Deux défauts antithétique réuni, fallait le faire... Résultat des courses : entre les tours perdu, les cartes inefficace et les animations trop longues, un simple combat contre 2 ennemis dure minimum 3 minutes ; contre 3 ennemis, minimum 5 minutes (mais j’ai plusieurs fois dépassé les 10 minutes). C’est trop, beaucoup trop.
Fight, Phase 3 ~ Au delà du réel, le cauchemar continue
Et oui, je n’ai pas encore tout dit. Si un combat contre 1 ennemi est un gageure, contre 2 ennemis une torture, et contre 3 ennemis un supplice, les mots me manquent pour qualifier les boss-fights. Mais pour avoir une idée, c’est simple, vous prenez tous les défauts des combats normaux (cf paragraphe précédent), et vous ajoutez ceci :
On peut les séparer les boss en trois catégories : vous avez soit le boss insensible à tous les éléments, qui est tellement long à battre que c’en dépasse la durée standard d’un CD ; soit le boss ultra casse-pied qui peut attaquer 2 fois par tour (vous ne le pouvez pas), faire des combo de 12 cartes (vous ne le pouvez pas non plus), absorber l’énergie qu’il vous prend (vous ne le pouvez toujours pas) et en plus de ça se protéger de 50% de vos attaques ; soit enfin le boss qui arrive en groupe et qui peut utiliser des cartes de soutien ET d’attaque dans le MEME tour (vous ne le pouvez décidément pas).
Ce qu’il faut retenir ici c’est ce qui est écrit entre parenthèse. D’habitude dans un RPG , les boss sont forts mais n’ont jamais accès à des techniques interdites au joueurs. Parfois ils les ont plus tôt, mais c’est tout. Dans Baten, on a juste le droit de constater que les règles ne sont pas les mêmes pour tous, ce qui est proprement écoeurant. Y'a des baffes qui se perdent chez les deguggers !
Fight, Phase 4 ~ N’en jetez plus !
Pour en finir avec les combats, je n’ai pas encore parlé de ces fameuses carte qui évoluent avec le temps. Exemple : vous trouvez une carte « banane verte », celle ci va mûrir (et peut vous soigner) puis pourrir (et là mieux vaut ne pas l’utiliser sur vous). Voilà un magnifique exemple de fausse bonne idée. C’est vrai, dans le principe c’est génial, du jamais vu. En pratique il n’y a aucun moyen de savoir quand une carte va évoluer, et comme la plupart des cartes de soin font partie de cette catégorie, je vous laisse deviner : Hasard BK ! C’est incroyable cette tendance qu’ont les cartes de soin à systématiquement pourrir juste avant un boss… Dingue, hein ?

Vous aurez compris après ces 4 paragraphes que les combats de Baten Kaitos sont loin d’être ce qui s’est fait de mieux. Mais j’ai encore une dernière chose à ajouter, sous forme de démenti.
Peut-être certains auront-ils lu quelque chose du genre « dans Baten Kaitos, le joueur est enfin actif et ne subit pas les combats comme dans les autres RPG au tour-par-tour ». C’est faux. Bien au contraire on subit les combats plus que l’on ne l’a jamais fait, et ce pour une raison simple : ces saletés de carte tirées au hasard. On ne peut attaquer quand on veut, se défendre quand on veut, se soigner quand on veut, même fuir quand on veut… L'impossibilité de balancer te temps en temps quelques bonne grosses techniques ultime pour raccourcir les combats à l'approche d'une auberge manque aussi cruellement. En fait, la seule latitude que Baten laisse au joueur est de faire avec ce qu’on lui donne et de limiter les dégâts, rien de plus. Et c'est insupportable.
The Bottom Line
Je vais le faire façon Game Fan, une première note de satisfaction personnelle, et une deuxième sur la qualité du jeu, le plus "objectivement" possible.
Personal Enjoyment : 3.5 /10
Note très dure, je l’admet sans problème mais pourquoi cette note : est-ce que Baten Kaitos m’a plût ? Oui, sans aucun doute, et même si j’en ai surtout fait un point d’honneur (y’a des fois, comme ça ^^) je l’ai fini, parce que l’histoire, les personnages, l’ambiance me plaisaient. Mais est-ce que j’ai aimé jouer à Baten Kaitos ? Non. Jamais un RPG ne m’avait énervé à ce point, il ne s’est pas passé une partie sans que je jette ma commande et que je laisse tout en plan pour faire un tour, boire un verre d’eau et faire en sorte de ma calmer. J’ai écrit 4 sections pour expliquer tout le mal que je pense de ce système de combat, et je pense être encore trop gentil. Il n’y a pas de mot pour expliquer à quel point il est frustrant. Et le pire, c’est qu’il n’est même pas dur ! A part 3 boss, le jeu est même facile. Ce qui est énervant, ce n’est pas qu’il soit difficile, mais le fait qu’il soit mal foutu. Fondamentalement mal foutu.
Overall : 7.0 /10
Que je sois clair : Baten Kaitos m’a énervé ; Mais Baten Kaitos n’est pas mauvais. Son scénario est très bon, sa réalisation en grande partie digne d’éloge, sa bande son est un must pour les fans du genre et il y a beaucoup de bonnes idées. Avec un meilleur budget, le recrutement d’un metteur en scène et une refonte drastique du système de combat (et par drastique j’entends faire la même chose que les développeurs de Shadow Hearts 2 : garder l’idée de base et tout revoir), il se pourrait bien qu’un hypothétique suite (sur DS je crois) soit à la hauteur de la réputation un peu rapidement donné à ce premier épisode. Il n’en reste pas moins que Baten Kaitos n’est pas le méga RPG que certains pensent. C’est un bon représentant du genre, indispensable aux RPGiste possesseurs de GC, et à fortiori à ceux qui ne possèdent que une GC. Mais il ne faut pas se leurrer : il serait sorti sur PS2, il ne dépasserai pas le milieu du tableau.