La dépendance aux jeux-vidéo et l'alcoolisme
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C'est un peu plus compliqué que ça, le principe d'addiction.LzK a écrit :Tout depend. Si quand tu rentres chez toi, le premier truc que tu fais c'est de te jeter sur la console/pc, oui c'est une addiction.Eleglin a écrit :Passer 3 h / jour devant sa console est-il un critère d'addiction ?
Fin faut pas voir le mal partout. Perso je peux difficilement me passer du net, on peut considerer ca comme une addiction, je le vis tres bien hein :o
Une addiction entraine généralement un certain nombre de phénomènes:
- Le sujet de l'addiction, s'il est chronophage, passe au dessus de certaines priorités, alors qu'il ne devrait pas (par exemple si tu rates l'école sans motif valable, juste pour rester devant ta console)
- De même, il entraine généralement une tendance à mentir (Je me suis couché à 11h -alors qu'en fait c'était 4h-)
- L'idée même de se trouver priver de l'objet est... Très compliquée (même pour une semaine ou deux).
Y'a d'autres trucs (j'en avais parlé avec un spécialiste), j'm'en souviens pas de tous.
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- Golden Mario
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Effectivement, le terme d'addiction n'est pas à utiliser à la légère.
LzK, c'est pas parce que tu peux difficilement te passer du net (je sais très bien ce que c'est, je me souviens des recherches désespérées de réseau wi-fi aux US
) que ça devient une addiction. Si tu ne vas plus au boulot pour rester devant ton ordi et que tu zappes des repas pour la même raison, que tu en perds le sommeil, que tu dépenses l'argent que tu n'as pas dedans, bref que cette occupation passe devant tes besoins les plus essentiels sur ton échelle de priorités et qu'elle te fait agir à l'encontre de toute logique, là oui il s'agit d'un cas d'addiction.
C'est une définition incomplète mais suffisamment généraliste pour correspondre à tous les types d'addiction possibles. Cependant je suis d'accord sur un point, c'est que dans notre société, l'addiction aux écrans est préoccupante (ça englobe aussi bien les jeux vidéo que le net, les ordinateurs, les meuporgues, la télévision, voire les téléphones portables).
LzK, c'est pas parce que tu peux difficilement te passer du net (je sais très bien ce que c'est, je me souviens des recherches désespérées de réseau wi-fi aux US

C'est une définition incomplète mais suffisamment généraliste pour correspondre à tous les types d'addiction possibles. Cependant je suis d'accord sur un point, c'est que dans notre société, l'addiction aux écrans est préoccupante (ça englobe aussi bien les jeux vidéo que le net, les ordinateurs, les meuporgues, la télévision, voire les téléphones portables).
Le problème, c'est que vous transposez le terme de dépendance ou d'addiction à des phénomènes qui sortent de la définition classique. A savoir que la dépendance est généralement définie par rapport à une substance et non par rapport à un comportement. Certains - y compris des spécialistes - tentent de généraliser le terme à un peu tout, que ce soit le jeu, Internet ou les jeux vidéos ou le sexe. Il y a à mon avis un risque de confusion entre la dépendance et l'obsession.
Dans le cas d'une substance, la dépendance est fortement liée aux propriétés pharmacologiques du produit et aux prédispositions de l'individu. A l'arrêt, il y a un phénomène de sevrage.
Dans le cas d'une obsession, ce n'est pas l'activité qui pose problème en elle-même, mais la perte d'auto-contrôle de l'individu.
Dans tous les cas, les utilisations excessives d'internet ou des jeux vidéos sont encore très mal connues. En France, les médecins n'ont notifié que de très rares cas de pratiques franchement excessives. Le plus souvent chez des ados et très rarement au delà de 20 ans.
D'ailleurs, comme le stipule la news sur PN, la dépendance aux jeux-videos est ici soutenu par un énergumène qui soutenait que les FPS rendaient méchants.
Dans le cas d'une substance, la dépendance est fortement liée aux propriétés pharmacologiques du produit et aux prédispositions de l'individu. A l'arrêt, il y a un phénomène de sevrage.
Dans le cas d'une obsession, ce n'est pas l'activité qui pose problème en elle-même, mais la perte d'auto-contrôle de l'individu.
Dans tous les cas, les utilisations excessives d'internet ou des jeux vidéos sont encore très mal connues. En France, les médecins n'ont notifié que de très rares cas de pratiques franchement excessives. Le plus souvent chez des ados et très rarement au delà de 20 ans.
D'ailleurs, comme le stipule la news sur PN, la dépendance aux jeux-videos est ici soutenu par un énergumène qui soutenait que les FPS rendaient méchants.

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- Golden Mario
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C'est bien ça. La dépendance est physiologique, l'addiction est comportementale. Mais je ne vois en quoi ça signifie que l'une existe et pas l'autre.Eleglin a écrit :Le problème, c'est que vous transposez le terme de dépendance ou d'addiction à des phénomènes qui sortent de la définition classique. A savoir que la dépendance est généralement définie par rapport à une substance et non par rapport à un comportement.
Non, on ne peut pas parler de dépendance puisque comme tu l'as très bien dit, ce n'est pas une drogue que tu prends et dont tu ressens physiquement les manques.Certains - y compris des spécialistes - tentent de généraliser le terme à un peu tout, que ce soit le jeu, Internet ou les jeux vidéos ou le sexe. Il y a à mon avis un risque de confusion entre la dépendance et l'obsession.
Et l'obsession n'est pas un terme suffisamment fort.
Le terme d'addiction existe, et il est parfaitement adapté à de tels cas, c'est un des seuls termes qui ait du sens d'un point de vue médical (et non "la maladie du nolife"

Tout dépend de ce que tu appelles "pas nombreux". De quelques dizaines de cas recensés sur le territoire (principalement à cause d'une méconnaissance), on est passé à quelques milliers. C'est assez alarmant. Et il suffit que tu regardes dans certains pays asiatiques pour voir que ça peut devenir un vrai problème de santé publique.Dans tous les cas, les utilisations excessives d'internet ou des jeux vidéos sont encore très mal connues. En France, les médecins n'ont notifié que de très rares cas de pratiques franchement excessives. Le plus souvent chez des ados et très rarement au delà de 20 ans.
Arrête de parler de dépendance scrogneugneu, ça ne veut rien dire, tu ne t'injectes pas du jeu vidéo en intraveineuse, y'a pas de nicotine dedans non plus :oD'ailleurs, comme le stipule la news sur PN, la dépendance aux jeux-videos est ici soutenu par un énergumène qui soutenait que les FPS rendaient méchants.
Et après, c'est tout le problème : d'un côté les abrutis qui en profitent pour dire que "le jeu vidéo c'est mal", de l'autre les abrutis ultradéfenseurs de "la bonne cause" qui croient bon de se battre contre ça et affirmer que les cas d'addiction aux écrans n'existent pas.
Deux races d'extrémistes, quoi.
Oui et non. Jusque là, la dépendance était définie comme un état physique ou physique lié à la prise d'une substance. Il y avait des manifestations physiques ou psychologiques ( donc comprenant aussi des aspects comportementaux) plus ou moins importantes selon le type de produit. Quoiqu'il en soit, cela renvoyait forcément à un état pathologique ou un trouble mental particulier, avec des critères diagnostiques et des outils thérapeutiques.
Le terme d'addiction est beaucoup plus large et beaucoup plus "populaire". Mais effectivement, il renvoie plutôt à des comportements.
Il y a actuellement un processus de révision en cours chez les grosses pontes de la pyschiatrie, en vue de la publication du prochain DSM. Je suppose que nombre d'entre vous ne savent pas ce que c'est. Le DSM est le référentiel, défini par l'American Psychiatric Association, qui permet de définir et de cataloguer les différents troubles mentaux.
Apparemment, le terme de dépendance risque d'être fortement déprécié au profit de celui d'addiction. Justement parce que les gens (même des médecins) avaient un peu du mal à assimiler la dimension comportementale d'une dépendance.
Le problème c'est qu'en employant le terme d'addiction pour définir un ou des troubles mentaux, on va utiliser un terme dont le sens est fortement galvaudé par l'usage. En gros, les gens vont parler (ou parlent déjà) d'addiction à Internet ou aux jeux, alors que ces comportements ne sont pas encore considérés comme des troubles mentaux.
Pour le moment, on parle de créer une nouvelle catégorie dite de "behavorial addiction" avec un seul trouble mental, "le gambling" (le jeu [de hasard] pathologique). Même si, l'APA appelle à un complément de recherche pour Internet et les J.V., on a fort risque d'ambiguité..
Je crains surtout qu'on médicalise des gens qui n'ont pas lieu d'être médicaliser. Ce ne serait pas la première fois qu'on tend à présenter des problèmes personnels ou sociaux comme des problèmes médicaux. Le nombre de maladies mentales repertoriées dans le DSM a été multiplié par 10 depuis la Seconde Guerre Mondiale, et plus de la moitié des experts de l'APA sont.. financés par l'industrie.
Ce ne serait pas la première fois qu'on voit un truc douteux se glisser dans le DSM. Je pense notamment au trouble dysphorisque prémenstruel. Aux Etats-Unis, cela avait permis d'accoler des étiquettes de malades mentales à des femmes qui n'en sont pas... et de leur vendre des médicaments puissants (un autre dosage de PROZAC -> le SARAFEM) sans qu'il y avait jamais eu de preuves convaincantes de l'existence de ce trouble ni de l'efficacité du traitement. Pour info, l'union européenne n'a jamais reconnu l'existence de cette "maladie", a fortement critiqué la qualité des essais cliniques et a interdit toute publicité du médicament pour cette indication.
Avant de caricaturer la situation en cataloguant les uns ou les autres d'extrémistes, il faut prendre en compte toutes les composantes du problème. Ceux qui travaillent dans le milieu médical ou paramédical pourront te dire que la plupart du temps, quand on diagnostique un trouble mental, on opte le plus souvent pour une solution médicamenteuse et plus rarement pour des thérapies psychocomportementales.
Tu n'as pas idée de la manne financière en jeu et de la façon dont le système est orienté pour vendre toujours plus. Le système, c'est pas seulement des petits spécialistes qui se chamaillent confraternellement pour définir le normal et le pathologique; c'est toute une industrie qui fait pression derrière.
Le terme d'addiction est beaucoup plus large et beaucoup plus "populaire". Mais effectivement, il renvoie plutôt à des comportements.
Il y a actuellement un processus de révision en cours chez les grosses pontes de la pyschiatrie, en vue de la publication du prochain DSM. Je suppose que nombre d'entre vous ne savent pas ce que c'est. Le DSM est le référentiel, défini par l'American Psychiatric Association, qui permet de définir et de cataloguer les différents troubles mentaux.
Apparemment, le terme de dépendance risque d'être fortement déprécié au profit de celui d'addiction. Justement parce que les gens (même des médecins) avaient un peu du mal à assimiler la dimension comportementale d'une dépendance.
Le problème c'est qu'en employant le terme d'addiction pour définir un ou des troubles mentaux, on va utiliser un terme dont le sens est fortement galvaudé par l'usage. En gros, les gens vont parler (ou parlent déjà) d'addiction à Internet ou aux jeux, alors que ces comportements ne sont pas encore considérés comme des troubles mentaux.
Pour le moment, on parle de créer une nouvelle catégorie dite de "behavorial addiction" avec un seul trouble mental, "le gambling" (le jeu [de hasard] pathologique). Même si, l'APA appelle à un complément de recherche pour Internet et les J.V., on a fort risque d'ambiguité..
Je crains surtout qu'on médicalise des gens qui n'ont pas lieu d'être médicaliser. Ce ne serait pas la première fois qu'on tend à présenter des problèmes personnels ou sociaux comme des problèmes médicaux. Le nombre de maladies mentales repertoriées dans le DSM a été multiplié par 10 depuis la Seconde Guerre Mondiale, et plus de la moitié des experts de l'APA sont.. financés par l'industrie.
Ce ne serait pas la première fois qu'on voit un truc douteux se glisser dans le DSM. Je pense notamment au trouble dysphorisque prémenstruel. Aux Etats-Unis, cela avait permis d'accoler des étiquettes de malades mentales à des femmes qui n'en sont pas... et de leur vendre des médicaments puissants (un autre dosage de PROZAC -> le SARAFEM) sans qu'il y avait jamais eu de preuves convaincantes de l'existence de ce trouble ni de l'efficacité du traitement. Pour info, l'union européenne n'a jamais reconnu l'existence de cette "maladie", a fortement critiqué la qualité des essais cliniques et a interdit toute publicité du médicament pour cette indication.
Avant de caricaturer la situation en cataloguant les uns ou les autres d'extrémistes, il faut prendre en compte toutes les composantes du problème. Ceux qui travaillent dans le milieu médical ou paramédical pourront te dire que la plupart du temps, quand on diagnostique un trouble mental, on opte le plus souvent pour une solution médicamenteuse et plus rarement pour des thérapies psychocomportementales.
Tu n'as pas idée de la manne financière en jeu et de la façon dont le système est orienté pour vendre toujours plus. Le système, c'est pas seulement des petits spécialistes qui se chamaillent confraternellement pour définir le normal et le pathologique; c'est toute une industrie qui fait pression derrière.
Je soulève un point que j'avais évoqué plus haut, concernant la télévision, et qui n'a pas été relévé apparemment (certains s'étant uniquement focalisé sur ma petite pointe sur TF1 ou M6).
On considère qu'un américain moyen passe trois ans de sa vie devant la télé. Pourquoi ne parle t-on jamais de l'addiction à la TV ?
Est ce que celui qui passe trois ans de sa vie devant sa TV, est moins addict que celui qui passe trois ans devant Internet ou sa console ?
Si l'on a des doutes sur le caractère pathologique de l'un, pourquoi l'autre est-il fondamentalement considéré comme "normal" ?
La TV étant un formidable moyen de diffuser un discours marketing, ne soyez pas étonné s'il n'est jamais soupçonné...
Maintenant, ne prenez pas mon message à l'envers, puisque je ne considère ni la TV, ni Internet, ni les JVs comme des pourvoyeurs de troubles mentaux.
On considère qu'un américain moyen passe trois ans de sa vie devant la télé. Pourquoi ne parle t-on jamais de l'addiction à la TV ?
Est ce que celui qui passe trois ans de sa vie devant sa TV, est moins addict que celui qui passe trois ans devant Internet ou sa console ?
Si l'on a des doutes sur le caractère pathologique de l'un, pourquoi l'autre est-il fondamentalement considéré comme "normal" ?
La TV étant un formidable moyen de diffuser un discours marketing, ne soyez pas étonné s'il n'est jamais soupçonné...
Maintenant, ne prenez pas mon message à l'envers, puisque je ne considère ni la TV, ni Internet, ni les JVs comme des pourvoyeurs de troubles mentaux.
